À 18 ans, lors d’un rendez vous de routine médical, un médecin me tend une ordonnance pour une pilule contraceptive alors même que je n’en avais pas fait la demande. Inscrite en moi l’inquiétude d’une grossesse non désirée, je décide de prendre cette pilule.
Les semaines suivantes sont un simple calvaire : maux de tête, seins gonflés, troubles de l’humeur, troubles digestifs, mycoses vaginales … Je lâche alors ce contraceptif et reprends le cours de ma vie.
Quelques années plus tard, partageant ma vie avec quelqu’un, je me dirige vers la gynécologue familiale qui me prescrit une nouvelle pilule que je prends alors deux années subissant au quotidien une poitrine gonflée et douloureuse ainsi que des tendances à la déprime et de l’anxiété.
Je me résigne à vivre cet inconfort, « c’est ça être une femme », cette petite rengaine intérieure me fait croire que c’est normal.
Au bout de deux ans, alors que je décide de mettre de côté cette pilule, je déclenche une maladie auto-immune hormonale. S’en suit des années de traitements allopathiques pour tenter de réguler mes hormones avec son lot d’effets secondaires délétères.
Face à tant de mal être quotidien et d’une impasse de la médecine moderne concernant mon cas, je décide de consulter d’autres professionnel·les : je découvre les qualités de l’homéopathie, de l’acuponcture, de l’osthéopathie, du yoga et de la naturopathie.
Je modifie mon alimentation, mon rythme de vie, je débute une psychothérapie, mais le chemin est encore long.
Je suis alors éducatrice de jeunes enfants et je travaille depuis quelques années en crèche.
Mes problèmes hormonaux fluctuent et m’épuisent. Je vis depuis plus d’1 an sans règles, mon cycle menstruel s’est arrêté sans qu’aucun médecin ne puisse en expliquer la cause. Je fais des analyses approfondies, des échographies : je ne suis pas en ménopause précoce mais en aménorrhée longue durée, sans raisons physiologiques apparente. Je comprendrai plus tard que j’étais en aménorrhée hypotalamique. J’ai la sensation que mes hormones sont « à l’arrêt », je me sens déconnectée de mon corps et de mes capacités. Je végète.
Un soir de mai, mes recherches approfondies quotidiennes me conduisent vers une page internet consacrée à la symptothermie. Je découvre ce mot et dévore des pages et des pages de témoignages. Je viens de trouver ce que je cherchais depuis longtemps.
Je me lance, bien accompagnée par une conseillère, dans la découverte de mon cycle a priori inexistant. Les premières semaines sont rudes, mon attention est focalisée sur le moindre signe de fertilité de mon corps … il ne se passe rien, ma température reste basse et je ne discerne rien. Petit à petit, la conscience posée sur mon cycle, des soins énergétiques de l’utérus et des séances hebdomadaires en acuponcture réveillent mes hormones endormies.
Je re-découvre de nouveau un corps en vie, des hormones en activité et la reprise ovulatoire.
Au fil des mois et des années, mon cycle s’est régulé de lui même, par la prise régulière de plantes et par une alimentation plus adaptée à mon métabolisme.
Après des années de pratique symptothermique, chaque ovulation reste un véritable cadeau.
Je découvre aussi que la grande sensibilité qui me caractérise a un impact sur mon cycle qui se dérègle très rapidement au moindre mouvement intense de vie. En bref, la santé de mon cycle menstruel devient une de mes boussoles intérieures.
En 2020, j’ai l’élan de quitter mon travail et la ville dans laquelle je vivais jusqu’alors. Je décide de partir vivre à la campagne, plus proche de projets qui font sens pour moi. Je décide de me former pour devenir conseillère en gestion naturelle de la fertilité et débute une formation avec Claire Michellin, qui se termine en 2022. Je suis depuis honorée de pouvoir accompagner à mon tour des femmes et des personnes menstruées dans la découverte de leurs corps, de leurs cycles, du pouvoir de leurs hormones.